Confinement diary – Journal de confinement

Between Tuesday March 17 and Monday May 11, I was confined, like all the French, to my home, because of the beginning of the Covid-19 pandemic in our country, in Europe and in the world. Deprived of most of my orders and activities, I tried to make daily some photographs, to keep a trace of this very particular moment that we lived. In a few weeks, it will already be two years. At the beginning of this year 2022, we dare to hope that the end of the crisis is finally in sight… The photographs in this journal are presented in antechronological order, from the last day (May 11, 2020) to the first (March 17, 2020).

Julien Daniel, le Pré St Gervais, January 2022.

Entre le mardi 17 mars et le lundi 11 mai, J’ai été confiné, comme l’ensemble des français, à mon domicile, du fait du début de la pandémie de Covid-19 dans notre pays, en Europe et dans le monde. Privé de la plupart de mes commandes et de mes activités, j’ai essayé de réaliser quotidiennement quelques photographies, pour garder une trace de ce moment très particulier que nous avons vécu. Dans quelques semaines, cela fera déjà deux ans. En ce début d’année 2022, nous osons espérer que la sortie de crise se profile enfin… Les photographies de ce journal sont présentées dans l’ordre antéchronologique, du dernier jour (11 mai 2020) jusqu’au premier (17 mars 2020).

Julien Daniel, le Pré St Gervais, janvier 2022.

Sunday, May 10th. Fifty fifth day. J-1
Dimanche 10 Mai. Cinquante cinquième jour. J-1

Last day of confinement. Even though I know tomorrow will look an awful lot like yesterday, it’s a milestone we’ll collectively reach. To mark the end of this confinement diary, rather than a new photo taken on the street, I photographed my television, specifically the end images of old VHS’s that have been lying around for ages in the dresser. The image is ugly, blurred, much like me after the 55 days of this ordeal.

Dernier jour de confinement. Même si je sais que demain ressemblera furieusement à hier, c’est un cap que nous allons collectivement franchir. Pour marquer la fin de ce journal de confinement, plutôt qu’une nouvelle photo  prise dans la rue, j’ai photographié ma télévision, en particulier les images de fin de vieilles VHS qui traînent depuis des lustres dans la commode. L’image est moche, brouillée, un peu comme moi après les 55 jours de cette épreuve.

Saturday, May 9th. Fifty fourth day. J-2
Samedi 9 Mai. Cinquante quatrième jour. J-2

Last weekend of confinement. We take advantage of it, as the last weekend, to continue the painting in the living room. In the evening we have a family video meeting with a cousin of my father who lives in Palo Alto, California. I don’t go out of the day.

Dernier week-end de confinement. On en profite, comme le week-end dernier, pour continuer la peinture dans le salon. Le soir nous avons une visio-réunion de famille avec un cousin de mon père qui vit à Palo Alto, en Californie. Je ne sors pas de la journée.

Friday, May 8th. Fifty third day. J-3
Vendredi 8 Mai. Cinquante troisième jour. J-3

Today, I had an assignment for the newspaper Le Monde. A portrait of a medical student who helps out in an EPHAD in Tremblay en France. While waiting for the appointment, I take some pictures of the monument to the dead of the first world war. Then comes the portrait. On my way back, a bug in my post-production software makes me fear the worst for my photos. It looks like they have been put through the Matrix mill. Fortunately, a little later, things are back to normal. These strange pictures remain.

Aujourd’hui, j’avais une commande pour le journal Le Monde. Un portrait à réaliser d’une étudiante en médecine qui donne un coup de main dans un EPHAD à Tremblay en France. En attendant l’heure du rendez-vous, je fais quelques photos du monument aux morts de la première guerre mondiale. Puis vient le portrait. En rentrant, un bug sur mon logiciel de post-production me fait craindre le pire pour mes photos. On dirait qu’elles sont passées à la moulinette de Matrix. Heureusement, un peu plus tard les choses rentrent dans l’ordre. Restent ces étranges photos.

Thursday, May 7th. Fifty second day. J-4
Jeudi 7 Mai. Cinquante deuxième jour. J-4

Wednesday, May 6th. Fifty-first day. J-5
Mercredi 6 Mai. Cinquante et unième jour. J-5

J-5. It’s the final stretch. I want to continue the exercise to the end. I’m not too excited about the end of the confinement because I have a feeling that the deconfinement will be very similar to what we’ve been going through for the last few weeks. But I will still go until May 11. Today I made a quick trip to the Hoche metro station in Pantin, 2 steps from my house. Some stores, until now closed, have opened. There are many more people than usual in the street.

J-5. C’est la dernière ligne droite. Je veux continuer l’exercice jusqu’au bout. Ce n’est pas pour autant une grande excitation pour la fin du confinement car j’ai l’intuition que le déconfinement va beaucoup ressembler à ce que l’on vit depuis plusieurs semaines. Mais j’irai tout de même jusqu’au 11 mai. Aujourd’hui une virée express vers le métro Hoche à Pantin, à 2 pas de chez moi. Certains magasins, jusqu’ici fermés, ont ouvert. Il y a beaucoup plus de monde que d’habitude dans la rue.

Tuesday, May 5th. Fiftieth day. J-6
Mardi 5 Mai. Cinquantième jour. J-6

Another round number. 50… like my 50th birthday this year. A fiftieth anniversary that we were supposed to celebrate with my childhood friends during the last weekend of May. Since yesterday, this meeting that we were all waiting for since last year is cancelled. The state of health emergency is to blame, the virus is to blame. After my book, my portfolio in the OBS, the Arles festival, it’s another piece of this near future that vanishes. No future…

Encore un chiffre rond. 50… comme les 50 ans fêtés cette année. Un cinquantième anniversaire que nous devions fêter avec mes amis d’enfance lors du dernier week-end du mois de mai. Depuis hier, cette réunion que nous attendions tous depuis l’an dernier est annulée. La faute à l’état d’urgence sanitaire, la faute au virus. Après mon livre, mon portfolio dans l’OBS, le festival d’Arles, c’est encore un morceau de cet avenir proche qui s’évanouit. No future…

Monday, May 4th. Forty-ninth day. J-7
Lundi 4 Mai. Quarante neuvième jour. J-7

Today, for a change, I decide to go back to Romainville to see if things have changed on the site of the future leisure center, where my wild wood was located 2 years ago. An opening in the fence allows me to enter without any problem. Inside some details show a small progress of the construction site, which is stopped since the beginning of the confinement.

Aujourd’hui, pour changer, je décide de retourner à Romainville voir si des choses ont changé sur le site de la future base de loisirs, là où se trouvait mon bois sauvage il y a encore 2 ans. Une ouverture dans la palissade me permet de rentrer sans problème. A l’intérieur quelques détails montrent une petite avancée du chantier, qui est à l’arrêt depuis le début du confinement.

Sunday, May 3rd. Forty-eighth day. J-8
Dimanche 3 Mai. Quarante huitième jour. J-8

Last day in Courlon. Back to Le Pré St Gervais this afternoon. We leave my father alone again at home.

Dernier jour à Courlon. Retour au Pré St Gervais cette après midi. Nous laissons mon père à nouveau seul chez lui.

Saturday, May 2nd. Forty-seventh day. J-9
Samedi 2 Mai. Quarante septième jour. J-9

I am still in Courlon, in the Yonne, at my father’s place. It’s relaxing in the countryside but I don’t think I could have lasted 6 weeks here. I am still a city boy.

Je suis toujours à Courlon, dans l’Yonne, chez mon père. C’est reposant la campagne mais je crois que je n’aurais pas tenu 6 semaines ici. Je reste un citadin indécrottable.

Vendredi 1er Mai. Quarante sixième jour. J-10

Aujourd’hui, pour la première fois depuis six semaines je sors de Paris. Avec Raphael nous allons voir mon père qui est seul chez lui, dans l’Yonne depuis le début du confinement. Nous devons l’aider dans les démarches administratives consécutives au décès de son épouse, le 13 mars dernier. Beaucoup de documents à transmettre par voie électronique, ce qui n’est pas une mince affaire pour lui.

Jeudi 30 Avril. Quarante cinquième jour

Mercredi 29 Avril. Quarante quatrième jour

Pas de photos ou presque aujourd’hui. Pas mal de choses à faire à la maison et il pleut. Je commence à ressentir une certaine lassitude. Je sais que d’autres photos viendront les prochains jours.

Mardi 28 Avril. Quarante troisième jour

 

Lundi 27 Avril. Quarante deuxième jour

Petite baisse de régime aujourd’hui. Pas très envie de faire des photos. Je ne sors pas. Le soir, Zoé et Simon font leur séance de sport pas tout à fait quotidienne. Ça fait longtemps que Geneviève et moi avons renoncé à y participer, surtout après dîner, trop fatiguant.

Dimanche 26 Avril. Quarante et unième jour

Samedi 25 Avril. Quarantième jour

 

Première distribution de légumes avec l'AMAP depuis le début du confinement. Geneviève et Fabienne sont parties en virée hier pour les chercher chez l'agriculteur, dans l'Aine.

Vendredi 24 Avril. Trente neuvième jour

J’ai failli laisser tomber aujourd’hui. Aucune envie de retourner faire des photos. En plus la lumière n’était pas terrible. J’ai l’impression de faire une course de fond, avec ces moments pendant lesquels on a envie de s’arrêter de courir. Et puis on se dit qu’on a déjà fait plus que la moitié, que c’est bête de finir maintenant… Alors on continue, en se disant qu’un second souffle va arriver.

Jeudi 23 Avril. Trente huitième jour

Mercredi 22 Avril. Trente septième jour

Mardi 21 Avril. Trente sixième jour

Lundi 20 Avril. Trente cinquième jour

Je pars me balader près du canal à Pantin, pour changer un peu d’environnement. Des photos différentes se proposent. Je rentre satisfait à la maison. En fin de journée, vers 20h30, un incendie se déclare près de chez moi, rue Emile Zola.

Dimanche 19 Avril. Trente quatrième jour

 

 

Comme tous les dimanches, je sors moins dans la rue que les autres jours. C’est peut-être à ça que je distingue ce jour des autres dans cette période de confinement. Une façon inconsciente d’essayer de donner du rythme à ces étranges semaines ? Je ne suis pas très satisfait des 2 photos d’aujourd’hui. Je décide de ne pas les publier.
Allez, encore 3 semaines avant la quille…

Samedi 18 Avril. Trente troisième jour

Vendredi 17 Avril. Trente deuxième jour

Jeudi 16 Avril. Trente et unième jour

Il y a des jours comme ça où il faut se forcer pour aller chercher les photos. J’aurais peut-être préféré traîner dans le canapé et regarder un truc à la télévision. Il fait encore très beau dehors et je me dis que c’est dommage de gâcher une telle lumière. Je fais quelques détours en sortant du Monoprix où je devais faire une petite course. J’ai peur que le sachet de légumes surgelés décongèle dans mon sac à dos. Je ne m’éternise pas.

Mercredi 15 Avril. Trentième jour

Aujourd’hui, alors que je sors faire quelques courses, mon fils m’accompagne. Simon n’est pas sorti de la maison pendant pratiquement trois semaines. Cela ne semble pas lui manquer. La lumière de ce début de printemps est toujours aussi graphique, les images continuent de s’offrir assez facilement.

Mardi 14 Avril. Vingt neuvième jour

Lundi 13 Avril. Vingt huitième jour

Le Président a parlé ce soir. Le 11 mai nous sortirons en théorie de cette période de confinement. Nous serions donc à mi-chemin. Il reste encore beaucoup d’incertitudes mais au moins cette visibilité sur les prochaines semaines. Le journal continue.

Dimanche 12 Avril. Vingt septième jour



Dimanche de Pâques. Pas de photos aujourd’hui. De la lassitude, sans doute. Je ne suis pas sorti de la maison. Je commence à trouver le temps long, à voir se répéter jour après jour, semaine après semaine les mêmes choses, les mêmes sorties, les mêmes courses, les mêmes passants avec leurs masques. Peut-être sommes nous juste au milieu de ce confinement, de cette épreuve. C’est difficile de n’être pas capable de se projeter un minimum dans l’avenir. L’obligation de vivre au présent, au jour le jour.

Samedi 11 Avril. Vingt sixième jour

Vendredi 10 Avril. Vingt cinquième jour

Réunion virtuelle avec les photographes de l'agence MYOP

Jeudi 9 Avril. Vingt quatrième jour

Mercredi 8 Avril. Vingt troisième jour

Mardi 7 Avril. Vingt deuxième jour

Lundi 6 Avril. Vingt et unième jour

File d'attente devant le tabac du Pré

Dimanche 5 Avril. Vingtième jour

Depuis qu'il fait beau, Zoé passe le plus clair de son temps sur le toit.

Samedi 4 Avril. Dix neuvième jour

Vendredi 3 Avril. Dix huitième jour

Jeudi 2 Avril. Dix septième jour

 

vg

Mercredi 1er Avril. Seizième jour

Mardi 31 mars. Quinzième jour

Lundi 30 mars. Quatorzième jour

Dimanche 29 mars. Treizième jour

A tourner en rond à la maison, on en revient aux fondamentaux.
Alors que les décès s'accumulent, le journal télévisé donne des visages aux victimes

Samedi 28 mars. Douzième jour

Pas de sortie aujourd'hui et pas d'inspiration. A la télévision, menu unique : coronavirus partout.

Vendredi 27 mars. Onzième jour

Un drapeau national, à la fenêtre d'un appartement
Détail du monument aux morts. Impression étrange
Un marcheur inquiet se dirige vers le bureau de tabac, fermé jusqu'au 12 avril prochain.

Jeudi 26 mars. Dixième jour

Michka, rentre et sort de la maison. Pas de confinement pour lui.

Mercredi 25 mars. Neuvième jour

Encore une petite sortie pour faire quelques courses.
Des rayons toujours vides dans certains supermarchés. Ici le Monoprix

Mardi 24 mars. Huitième jour

Des files d'attente devant les supermarchés du coin, avec des gens biens équipés.

Lundi 23 mars. Septième jour

Retrouvailles avec les étudiants de l'EMI. Tous confinés, nous échangeons les nouvelles des uns et des autres.

Dimanche 22 mars. Sixième jour

Promenade du dimanche avec Zoé.
Confinement en mode extrême.
Le temps qui passe. La gestion du temps en période de confinement devient une vraie préoccupation.

Samedi 21 mars. Cinquième jour

A 20h, les applaudissements aux fenêtres et l'occasion d'apercevoir des voisins.
Premier apéro virtuel de la semaine, avec Brice et Sandrine
Puis avec Félix, Anne, Pierre et Claire.
Qu'est-ce qui peut distinguer le week-end de la semaine en période de confinement ? Moins de culpabilité à rester au lit ?

Vendredi 20 mars. Quatrième jour

Point de rassemblement. Etrangeté au temps du Coronavirus.
Encore quelques pas dans le quartier. A la pêche aux photos.

Jeudi 19 mars. Troisième jour

La plupart des gens que je croise portent des masques. drôle d'ambiance.

Mercredi 18 mars. Deuxième jour

Le toit devient le nouvel espace de récréation de Zoé.

Mardi 17 mars. Premier jour

Première sortie. Les rues sont désertes. Je croise cet homme, devant la boulangerie, fermée.